Dans un monde qui change à grande vitesse, où les certitudes d’hier deviennent les doutes de demain, une compétence longtemps reléguée au rang des talents « artistiques » refait surface comme un levier d’avenir : la créativité.
Derriere ce mot souvent galvaudé se cache pourtant une capacité profonde et essentielle : celle de produire du nouveau, de voir autrement, d’inventer des réponses inédites à des problèmes parfois anciens. Une souplesse mentale qui, dans un monde du travail en constante mutation, pourrait bien être la clé de la durabilité professionnelle.
La créativité, compétence stratégique du XXIe siècle
Selon le World Economic Forum (Future of Jobs Report 2023), la créativité figure désormais dans le top 5 des compétences les plus recherchées par les employeurs, aux côtés de la pensée critique et de la résolution de problèmes complexes. Et pour cause : dans un contexte d’automatisation croissante, les compétences humaines deviennent le facteur différenciateur clé. La créativité, elle, ne se délègue pas à un algorithme.
La recherche en management, en neurosciences ou encore en psychologie cognitive confirme ce besoin croissant d’adaptabilité et d’agilité mentale. Des auteurs comme Teresa Amabile (Harvard) ou Mihaly Csikszentmihalyi (flow et expérience optimale) montrent que la créativité n’est pas un don, mais un processus. Un enchaînement d’étapes, de postures, de contextes facilitants.
Pourquoi est-elle encore sous-exploitée en entreprise ?
Malgré sa reconnaissance grandissante, la créativité peine à s’installer durablement dans les cultures professionnelles. En cause ?
- Une confusion entre créativité et fantaisie artistique
- Une pression sur les résultats et le court terme
- Des méthodes de travail encore très linéaires et normées
Paradoxalement, beaucoup d’entreprises appellent à « l’innovation » sans créer d’espace pour la pensée divergente. Or, innover, ce n’est pas seulement trouver de nouvelles technologies : c’est aussi reconfigurer les idées, les processus, les manères de faire équipe.
Une compétence entraînable, pas un trait figé
La bonne nouvelle ? La créativité se travaille. Comme on entraîne sa mémoire ou sa posture physique, on peut muscler sa flexibilité mentale.
Les neurosciences cognitives ont identifié plusieurs « systèmes » en jeu dans le processus créatif :
- Le default mode network (rêve éveillé, imagination, introspection)
- Le network executive (contrôle cognitif, planification)
- Le salience network (passerelle entre les deux)
Plus on alterne entre ces réseaux, plus on devient créatif. Et cela passe par des activités simples : marcher, créer sans objectif, brainstormer librement, croiser les points de vue… Bref, sortir des autoroutes mentales.
L’approche ACE : une méthode pour structurer l’entraînement
C’est dans cette optique qu’est né le projet ACE (Assessing Creative Energy). ACE propose une approche en 8 axes pour comprendre où se situent nos leviers (et nos freins) à la créativité :
- Idéation
- Clarté
- Filtrage
- Souplesse
- Imagination
- Co-création
- Focus
- Audace
Cette grille de lecture permet de poser un diagnostic fin, déculpabilisant et dynamique. Car chacun de ces axes peut s’entraîner. ACE propose un test de profil créatif, une restitution personnalisée, ainsi qu’un carnet d’entraînement pour muscler ses pratiques. Sans, pour autant, se perdre dans les injonctions à être génial.
En conclusion : bouger les lignes, en douceur
Mettre la créativité au cÅ“ur du travail, ce n’est pas repeindre les bureaux en jaune ou installer des babyfoots. C’est repenser nos manières de penser, de collaborer, de s’autoriser. C’est reconnaître que chaque individu porte en lui une capacité à transformer, à ré-agencer, à réinventer.
La créativité n’est pas l’apanage des artistes ou des « génies ». C’est une façon de rester vivant dans un monde qui change.
Alors, prêt à tester votre créativité ?